Lectures de septembre
Libellés : Conte, Debord, La Brigandine, Les Lèvres nues, lettrisme, littérature jeunesse, Paucard, Rivais, Scutenaire, surréalisme, Vaneigem
Notes en vrac
Libellés : Conte, Debord, La Brigandine, Les Lèvres nues, lettrisme, littérature jeunesse, Paucard, Rivais, Scutenaire, surréalisme, Vaneigem
Trois hommes dans un bateau (1889) de Jerome K. Jerome (Gallimard. Folio Junior. 2005)
La catégorie « bibliothèque idéale des jeunes » est sans doute l’une de celles qui a le plus vieilli. D’abord parce qu’on imagine mal un adolescent d’aujourd’hui se précipiter sur Les misérables d’Hugo ou Oliver Twist de Dickens, ensuite parce que le livre a été publié avant l’explosion, pour le meilleur et pour le pire, de la littérature jeunesse qui culmina avec Harry Potter et le succès que l’on sait.
Le succès du petit sorcier de JK.Rowling a, en effet, engendré tout une série de succédanées et une sous littérature mêlant sorcellerie et « heroic fantasy » (les plus caractéristiques étant les navets signés –mais sans doute pas écrit- par Besson !), faisant oublier qu’il existe par ailleurs d’excellents auteurs « jeunesse » comme Mourlevat, Jean Molla ou Gudule.
Pour ma part, j’ai opté sur les conseils de ma petite sœur qui constitue, elle aussi, sa bibliothèque idéale pour Trois hommes dans un bateau de Jerome K.Jerome.
Trois amis hypocondriaques et surmenés par la vie londonienne (le narrateur estime, après avoir lu une encyclopédie médicale, être atteint par tous les maux possibles et imaginables, exceptés l’inflammation du genou !) décident de prendre des vacances et de partir en croisière sur la Tamise à bord d’un petit bateau.
A l’origine, le récit de l’écrivain devait être plus ou moins documentaire (ses deux compagnons de route, George et Harris, ont réellement existé) et seules quelques réflexions humoristiques devaient agrémenter ce voyage touristique et culturel. Mais peu à peu, l’humour a pris le pas sur tout le reste et le livre est devenu ce qu’il est : une petite merveille de drôlerie et d’humour typiquement british.
Les chapitres sont agencés selon un même principe de construction : d’un côté, les catastrophes que ne cessent de provoquer les trois hommes dès qu’il s’agit de naviguer, de faire à manger, de nettoyer leur linge ou de monter une tente ; de l’autre, une série de digressions où l’auteur invente des anecdotes plus farfelues les unes que les autres pour amuser le lecteur (je recommande celle où notre narrateur doit ramener deux fromages bien faits pendant un voyage en train !).
Flegme, humour noir, observations sarcastiques ou caustiques : on trouve de tout dans ce trois hommes et un bateau où nos trois héros ont comme caractéristique sympathique d’être de gros flemmards (c’est dans ce livre qu’on trouve la fameuse et belle citation : « N’allez pourtant pas croire que je n’aime pas le travail, bien au contraire, il me fascine. Je suis capable de m’asseoir et de le contempler des heures durant. ») et de ne rechigner ni devant un bon gueuleton, ni devant une bonne bouteille.
Tout est parfaitement réussi dans ce roman : les dialogues sont enlevés, les réparties toujours savoureuses (les chamailleries entre les trois hommes valent leur pesant de cacahouètes) et Jerome a le sens de l’observation et du trait d’humour nonchalant qui, personnellement, me ravit.
Allez jeter un œil à ce récit fort drôle : vous ne le regretterez pas !
NB : A part Jerome K. Jerome, un autre auteur “jeunesse” me réjouit toujours : c’est bien sûr le grand Roald Dahl. Et vous, quels livres verriez-vous pour une bibliothèque idéale des jeunes ?
Libellés : Bibliothèque idéale, Humour noir, Jerome K. Jerome, littérature anglaise, littérature jeunesse