Un ban pour Bénabar
Au départ, cette cave n’était pas destinée à devenir un entrepôt pour souvenirs de concerts mais mes nombreuses sorties et mon emploi du temps relativement chargé m’empêchent de vous parler de mes lectures (l’attrape-cœur de Salinger, le théâtre de Jarry…) et des nouveaux CD qui valent le coup (nous essaierons néanmoins de vous dire deux mots du nouvel album de Debout sur le zinc et de celui de Jamait). De plus, vous allez peut-être vous lasser de mon manque d’esprit critique et des mêmes superlatifs que j’emploie après chaque nouveau spectacle. Il faut dire qu’une place de concert ne coûte pas le même prix qu’une place de cinéma et que nous nous aventurons rarement dans ce type d’endroit sans bien connaître auparavant ce que nous allons voir. D’ou la rareté des déceptions même si cela peut arriver (dans ce cas là, la déception vient surtout du manque d’ambiance, comme ce fut le cas l’année dernière quand je vis l’excellent Matthieu Boogaerts dans une salle presque vide et relativement hostile –je me souviens de quelques odieux beaufs faisant des remarques inopportunes-)
Mais sans exagérer, je vous assure que le spectacle qu’a donné hier Bénabar était merveilleux. Je connais le chanteur depuis un petit bout de temps puisque je me souviens encore l’avoir découvert, après son deuxième album, lors d’un showcase à la FNAC. Nous n’étions pas nombreux ce jour là à entendre ce qui allait devenir ses « tubes » (Vélo, Y a une fille qu’habite chez moi…) mais c’est à partir de ce jour que j’ai acheté tous ses albums (quatre en studio et un live) et que j’ai suivi avec plaisir la carrière de celui qui allait devenir une des figures de cette « nouvelle chanson française » que les crétins commencent à décrier.
On sait que le succès semble suspect en France mais il suffit de découvrir les prestations scéniques de Bénabar (que j’avais vu il y a un an et demi à Chalon-sur-Saône) pour faire taire toutes les réticences et mesurer à quel point ce succès est mérité (c’est la scène qui l’a fait et c’est sur scène, à mille lieues de ses prestations télévisuelles timorées, que le chanteur prend toute son ampleur).
Je le dis d’autant plus volontiers que je ne suis pas un fan absolu de son dernier album (Reprise des négociations). Même si certains titres sont très réussis et permettent à l’auteur compositeur de prouver une fois de plus son génie de l’observation et la finesse de son trait déclinés sous la forme de l’humour (le dîner, les épices du souk du Caire), de la tendresse nostalgique (Quatre murs et un toit) ou de la noirceur pessimiste (Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ?) ; l’ensemble me semblait un peu ronronnant et assez inégal. Mais, encore une fois, le charisme du chanteur et son sens de la scène m’ont totalement réconcilié avec lui. Et c’est une évidence que certaines chansons de l’album (Maritie et Gilbert Carpentier, la berceuse) prennent en public une saveur qu’elles n’ont pas forcément à l’écoute chez soi.
Résultat (je ne pense pas que Glurp me contredira) : 2 heures 20 de bonheur où Bénabar nous offrit un superbe panel de ses quatre albums (le premier étant un peu sacrifié mais il commence à être vieux) ; alternant de manière parfaite les morceaux rythmés et les chansons plus poignantes (la splendide Je suis de celles) où un effort d’orchestration était nettement perceptible (les musiciens accompagnant le chanteur furent parfaits).
Et puis, il y a l’énergie de cette bête de scène . Une des caractéristiques de cette génération de la « nouvelle chanson », c’est ce rapport très fort avec le public. Cali joue plutôt sur le côté écorché vif et une connivence presque sentimentale avec la foule, Mathias Malzieu cherche à provoquer l’hystérie et les mouvements de foule. Bénabar est plutôt dans le dialogue rigolard perpétuel, titillant nos oreilles de provinciaux par des petites provocations rigolotes (« on a joué ce morceau à Paris et la réaction était quand même mieux… ») et improvisant au milieu de certaines chansons (Adolescente) de véritables petits sketches hilarants. Un des grands moments du spectacles fut le jeu de cette chanson inédite et désopilante sur la pierrade se concluant par un véritable bras de fer (pour rire) entre une foule déchaînée entonnant le désormais indispensable ban bourguignon alors que le chanteur multipliait les piques contre le public provincial. J’en pleurais de rire !
Je ne m’appesantis pas par peur de vous lasser mais je vous assure ; si Bénabar passe dans votre coin, ne le ratez pas : le numéro qu’il offre à chaque fois est sensationnel et mérite le détour…
Mais sans exagérer, je vous assure que le spectacle qu’a donné hier Bénabar était merveilleux. Je connais le chanteur depuis un petit bout de temps puisque je me souviens encore l’avoir découvert, après son deuxième album, lors d’un showcase à la FNAC. Nous n’étions pas nombreux ce jour là à entendre ce qui allait devenir ses « tubes » (Vélo, Y a une fille qu’habite chez moi…) mais c’est à partir de ce jour que j’ai acheté tous ses albums (quatre en studio et un live) et que j’ai suivi avec plaisir la carrière de celui qui allait devenir une des figures de cette « nouvelle chanson française » que les crétins commencent à décrier.
On sait que le succès semble suspect en France mais il suffit de découvrir les prestations scéniques de Bénabar (que j’avais vu il y a un an et demi à Chalon-sur-Saône) pour faire taire toutes les réticences et mesurer à quel point ce succès est mérité (c’est la scène qui l’a fait et c’est sur scène, à mille lieues de ses prestations télévisuelles timorées, que le chanteur prend toute son ampleur).
Je le dis d’autant plus volontiers que je ne suis pas un fan absolu de son dernier album (Reprise des négociations). Même si certains titres sont très réussis et permettent à l’auteur compositeur de prouver une fois de plus son génie de l’observation et la finesse de son trait déclinés sous la forme de l’humour (le dîner, les épices du souk du Caire), de la tendresse nostalgique (Quatre murs et un toit) ou de la noirceur pessimiste (Qu’est-ce que tu voulais que je lui dise ?) ; l’ensemble me semblait un peu ronronnant et assez inégal. Mais, encore une fois, le charisme du chanteur et son sens de la scène m’ont totalement réconcilié avec lui. Et c’est une évidence que certaines chansons de l’album (Maritie et Gilbert Carpentier, la berceuse) prennent en public une saveur qu’elles n’ont pas forcément à l’écoute chez soi.
Résultat (je ne pense pas que Glurp me contredira) : 2 heures 20 de bonheur où Bénabar nous offrit un superbe panel de ses quatre albums (le premier étant un peu sacrifié mais il commence à être vieux) ; alternant de manière parfaite les morceaux rythmés et les chansons plus poignantes (la splendide Je suis de celles) où un effort d’orchestration était nettement perceptible (les musiciens accompagnant le chanteur furent parfaits).
Et puis, il y a l’énergie de cette bête de scène . Une des caractéristiques de cette génération de la « nouvelle chanson », c’est ce rapport très fort avec le public. Cali joue plutôt sur le côté écorché vif et une connivence presque sentimentale avec la foule, Mathias Malzieu cherche à provoquer l’hystérie et les mouvements de foule. Bénabar est plutôt dans le dialogue rigolard perpétuel, titillant nos oreilles de provinciaux par des petites provocations rigolotes (« on a joué ce morceau à Paris et la réaction était quand même mieux… ») et improvisant au milieu de certaines chansons (Adolescente) de véritables petits sketches hilarants. Un des grands moments du spectacles fut le jeu de cette chanson inédite et désopilante sur la pierrade se concluant par un véritable bras de fer (pour rire) entre une foule déchaînée entonnant le désormais indispensable ban bourguignon alors que le chanteur multipliait les piques contre le public provincial. J’en pleurais de rire !
Je ne m’appesantis pas par peur de vous lasser mais je vous assure ; si Bénabar passe dans votre coin, ne le ratez pas : le numéro qu’il offre à chaque fois est sensationnel et mérite le détour…
Libellés : Bénabar, Chanson française, concert
5 Comments:
Tout est dit, à mon avis. Une prestation scénique quasi incomparable, de l'énergie à revendre, un sacré humour... Moi qui commence, à l'instar de ce cher Orlof, à être un habitué du Zénith, j'ai été réelleemnt impressionné par la prestation de Bénabar (c'était mon baptême :p). Une bête de scène, effectivement.
Par contre, cher Docteur, si tu me permets un conseil, achète une place pour le conseil d'Aldebert le 19 mai, je t'en conjure. Si Bénabar et Cali sont des bêtes de scène, lui est un dieu, et ce ne sont pas des mensonges. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Gevrey-Chamnbertin (pour le festival du vin, où tous les ans les organisateurs invitent quelqu'un d'un peu connu); dans la salle, pour avoir un peu discuté à la sorie, je suis persuadé qu'à peine la moitié des gens connaissaient le chanteur. Et dans ce petit caveau qui peut virer de l'intime au lugubre, exclusivement en places assise, il a fait se lever et crier 200 personnes. En deux chansons.
En conclsuion, le concert d'Alderbet au Zénith promet d'être épique, vraiment. J'y serai et ne manquerais ça pour rien au monde, tu peux me croire. Et j'irai même jusqu'à dire que j'ai beau anticiper, l'ambiance sera encore plus monstrueuse que je l'imagine.
Hé! hé! tu prêches à un converti. J'ai déjà ma place ! j'ai vu trois fois Aldebert sur scène (auxquelles ont peut ajouter deux "showcase" à la FNAC) et c'était magique (tu n'étais pas au grand concert gratuit place de la Libération il y a deux ans?)
Je pense que ça va bien donner au Zénith. On en reparle en Mai...
J'étais place de la Lib et j'étais à Quétigny aussi. Magique, c'est le mot.
Et bien je vois que nous avons aussi des goûts musicaux communs.
Je vais lier ce blog sur mon autre blog. Comme toi, je sépare le cinéma du reste.
Je trouve c’est article hyper intéressants , des notions de base qui peuvent aider ..
Merci à la personne.
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