La cave du Dr Orlof

Notes en vrac

mercredi, octobre 17, 2007

Feu sur Yourcenar

Feux (1936) de Marguerite Yourcenar (Gallimard. L’imaginaire. 2004)

Alors que cet abécédaire brûle ses derniers feux (facile, je sais !), je vais faire très court.

Je vous avais déjà exprimé mon sentiment mitigé face aux Nouvelles orientales de la mère Marguerite. L’ensemble n’était pas inintéressant mais me semblait terriblement inégal. J’ai néanmoins opté à nouveau pour des nouvelles de l’auteur par le biais de ce recueil de jeunesse (elle l’a composé à 32 ans) intitulé Feux.

Il s’agit en fait moins de nouvelles que de poèmes en prose qui m’ont, soyons franc, accablé d’ennui et qui me semble sans le moindre intérêt.

Yourcenar nous précise qu’elle a écrit ce livre suite à une crise passionnelle, et que chacun de ces textes tentent d’explorer sous une forme métaphorique les états amoureux et douloureux qu’elle a traversés. Pourquoi pas ? Sauf que l’auteur croît bon pour cela de revenir à l’Antiquité grecque ou à la bible et de nous assommer avec un style componctueux et affecté à l’extrême. Il ne suffit pas de se projeter dans les personnages de Marie-Madeleine, Antigone, Phèdre ou Sappho pour obtenir de la grande littérature et je confesse que ces constantes références à diverses mythologies m’ont tout bonnement insupporté !

L’écrivain dit encore dans sa préface que Feux appartient, stylistiquement, à sa période « tendue et ornée ».J’opterais davantage pour « pompeux et ronflant » et le fait qu’elle se place sous la tutelle de Paul Valéry ne change rien à l’affaire !

A part Clytemnestre ou le crime, le plus supportable de tous ces textes ; la seule chose lisible de Feux restent ces petits aphorismes, ces maximes douloureuses qui « encadrent » les nouvelles et permettent au lecteur de respirer. Ces fragments semblent arrachés à des pages d’un journal intime et certains, soyons honnête, sont assez émouvants même si Yourcenar ne se débarrasse pas pour autant de ses manières affectées.

Une dizaine de pages sur 210, c’est un peu maigre !

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