En rouge et noir...
Luke. Les enfants de Saturne.
Vous l’ai-je déjà avoué ? Je n’écoute quasiment jamais la radio et encore moins l’atroce gémissement continu décérébrant des ondes FM. Je ne connaissais donc absolument pas le nouveau «single » de Luke lorsqu’un ami m’a appelé pour me demander d’acheter expressément des places pour leur concert en prétextant que ce dernier titre était «vraiment bien ».
En achetant les enfants de Saturne, j’ai d’emblée repéré une chanson au vaste «potentiel radiophonique » et mon petit frère me l’a confirmé en l’entendant : la terre ferme passe en ce moment régulièrement sur la bande FM. Plus que d’un premier album que je persiste à trouver un peu fade (la vie presque), on se souvient surtout du succès du précédent album de Luke (la tête en arrière) dont chaque titre semblait taillé pour le succès. Qu’on n’aille pas croire que j’émets ici un jugement de valeur : j’aime énormément cet album et je ne suis pas en train de le trouver bassement «commercial » malgré ses refrains entraînants et son rock survolté. Mais si j’évoque cet aspect, c’est que j’ai lu, ici et là, des reproches visant le dernier album, lui reprochant de ne pas parvenir à trouver une voie originale entre le rock estampillé FM et une vraie pop mélodique.
A mon sens, l’intérêt des Enfants de Saturne vient de sa capacité à poursuivre dans le chemin d’un rock musclé tout en osant des chansons moins «séduisantes » au premier abord, plus expérimentales dirons-nous en employant un terme bien trop ronflant.
Lorsque retentit pour la première fois la voix de Thomas Boulard sur le premier titre (l’excellent Il y a longtemps), la référence à Noir désir vient immédiatement à l’esprit. Je sais qu’il est difficile en France de se lancer dans le rock sans se voir juger ipso facto à l’aune de ce groupe mais il est vrai aussi qu’il est difficile de ne pas se remémorer les accents de Bertrand Cantat lorsqu’on entend le chant de Boulard. Certains titres (Un seul jour, Stella…) semblent même être des variations autour de certains morceaux de Noir Désir. Bien heureusement, cette référence ne s’avère pas écrasante et j’affirme sans rougir que Luke soutient parfaitement la comparaison avec le glorieux ancêtre.
On trouvera donc dans Les enfants de Saturne des titres taillés pour le succès public, extrêmement efficace quant aux refrains et à la mélodie que l’auditeur garde immédiatement en tête (Un seul jour, La terre ferme, Stella…) et des titres moins «mélodiques » (le rock rugueux de Je suis Cuba par exemple), qui permettent au groupe de se renouveler en restant fidèle à la ligne occupée depuis La tête en arrière. Pour prendre des exemples très précis sans être capable de les expliciter véritablement (je ne suis absolument pas musicologue !), j’aime beaucoup le «redoublement » du rythme par une autre guitare dans La nuit et le jour ou la ligne mélodique heurtée de La transparente (peut-être le plus beau morceau de l’album).
Un mot des textes : j’ai encore lu qu’on reprochait au groupe le côté «adolescent révolté » des paroles de leurs chansons. Il est vrai que Luke ne se départit pas toujours d’un faux hermétisme juvénile et que les mythologies rouges et noires auxquelles le groupe se réfère ont été bien usées jusqu’à la corde dans le domaine de la chanson. Une fois ces réserves faites, je trouve que ces textes sont moins insignifiants et «adolescents » que ceux d’un groupe comme Déportivo (que j’aime bien d’ailleurs et dont on attend prochainement le deuxième album) et que leur énergie révoltée a le mérite d’être sincère à l’heure où beaucoup de chanteurs «engagés » se drapent dans de nobles idéaux tout en passant sans remords sur TF1 !
Dans la mesure où Noir Désir n’existe plus, on ne peut que se réjouir de la belle santé de Luke, sans doute le meilleur groupe de rock français avec les zygotos de Dionysos…
Vous l’ai-je déjà avoué ? Je n’écoute quasiment jamais la radio et encore moins l’atroce gémissement continu décérébrant des ondes FM. Je ne connaissais donc absolument pas le nouveau «single » de Luke lorsqu’un ami m’a appelé pour me demander d’acheter expressément des places pour leur concert en prétextant que ce dernier titre était «vraiment bien ».
En achetant les enfants de Saturne, j’ai d’emblée repéré une chanson au vaste «potentiel radiophonique » et mon petit frère me l’a confirmé en l’entendant : la terre ferme passe en ce moment régulièrement sur la bande FM. Plus que d’un premier album que je persiste à trouver un peu fade (la vie presque), on se souvient surtout du succès du précédent album de Luke (la tête en arrière) dont chaque titre semblait taillé pour le succès. Qu’on n’aille pas croire que j’émets ici un jugement de valeur : j’aime énormément cet album et je ne suis pas en train de le trouver bassement «commercial » malgré ses refrains entraînants et son rock survolté. Mais si j’évoque cet aspect, c’est que j’ai lu, ici et là, des reproches visant le dernier album, lui reprochant de ne pas parvenir à trouver une voie originale entre le rock estampillé FM et une vraie pop mélodique.
A mon sens, l’intérêt des Enfants de Saturne vient de sa capacité à poursuivre dans le chemin d’un rock musclé tout en osant des chansons moins «séduisantes » au premier abord, plus expérimentales dirons-nous en employant un terme bien trop ronflant.
Lorsque retentit pour la première fois la voix de Thomas Boulard sur le premier titre (l’excellent Il y a longtemps), la référence à Noir désir vient immédiatement à l’esprit. Je sais qu’il est difficile en France de se lancer dans le rock sans se voir juger ipso facto à l’aune de ce groupe mais il est vrai aussi qu’il est difficile de ne pas se remémorer les accents de Bertrand Cantat lorsqu’on entend le chant de Boulard. Certains titres (Un seul jour, Stella…) semblent même être des variations autour de certains morceaux de Noir Désir. Bien heureusement, cette référence ne s’avère pas écrasante et j’affirme sans rougir que Luke soutient parfaitement la comparaison avec le glorieux ancêtre.
On trouvera donc dans Les enfants de Saturne des titres taillés pour le succès public, extrêmement efficace quant aux refrains et à la mélodie que l’auditeur garde immédiatement en tête (Un seul jour, La terre ferme, Stella…) et des titres moins «mélodiques » (le rock rugueux de Je suis Cuba par exemple), qui permettent au groupe de se renouveler en restant fidèle à la ligne occupée depuis La tête en arrière. Pour prendre des exemples très précis sans être capable de les expliciter véritablement (je ne suis absolument pas musicologue !), j’aime beaucoup le «redoublement » du rythme par une autre guitare dans La nuit et le jour ou la ligne mélodique heurtée de La transparente (peut-être le plus beau morceau de l’album).
Un mot des textes : j’ai encore lu qu’on reprochait au groupe le côté «adolescent révolté » des paroles de leurs chansons. Il est vrai que Luke ne se départit pas toujours d’un faux hermétisme juvénile et que les mythologies rouges et noires auxquelles le groupe se réfère ont été bien usées jusqu’à la corde dans le domaine de la chanson. Une fois ces réserves faites, je trouve que ces textes sont moins insignifiants et «adolescents » que ceux d’un groupe comme Déportivo (que j’aime bien d’ailleurs et dont on attend prochainement le deuxième album) et que leur énergie révoltée a le mérite d’être sincère à l’heure où beaucoup de chanteurs «engagés » se drapent dans de nobles idéaux tout en passant sans remords sur TF1 !
Dans la mesure où Noir Désir n’existe plus, on ne peut que se réjouir de la belle santé de Luke, sans doute le meilleur groupe de rock français avec les zygotos de Dionysos…
Libellés : Luke, Noir désir, rock
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