Lectures de novembre et décembre 2017
Pour les lectures de ces deux derniers mois, je ne serai pas plus
disert que le mois précédent puis que j’ai évoqué ou évoquerai la plupart de ces titres
ailleurs :
54- J’peux pas
l’encadrer (1953) de George Maxwell (Edition du Condor, 1953)
Un épisode de la mythique saga « La môme double
shot » dont je parlerai plus tard.
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55- Les Mauvais rêves
de Wes Craven (2017) de Jacques Demange (Marest éditeur, 2017)
Un essai très intéressant que j’ai chroniqué ici
***
56- La Passion
Polanski (2017) de Dominique Legrand (Marest éditeur, 2017)
Une lettre ouverte au cinéaste le plus controversé du
moment. J’en ai parlé là.
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57- Madame Atomos
croque le marmot (1967) d’André Caroff (Fleuve noir, collection Angoisse,
1967)
Les chroniques sur la collection « Angoisse »,
c’est pour un autre projet…
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58- Redneck movies : ruralité et dégénérescence dans le cinéma
américain (2014) de Maxime Lachaud (Editions Rouge Profond, collection
Raccords, 2014)
Voilà un ouvrage qui mériterait à
coup sûr une note entière mais mon retard est tel que je me contenterai de
quelques mots. C’est dommage car il s’agit sans doute d’un des livres les plus
passionnants jamais écrits sur le cinéma américain. Dans Une encyclopédie du nu au cinéma, Jean-Pierre Bouyxou émettait le
souhait que les historiens du cinéma se penchent sur les territoires méconnus
du septième art et analysent, par exemple, l’influence occulte du nudie sur le cinéma traditionnel plutôt
que « d’établir l’énième filmographie d’Hitchcock ou de Capra ». En
partant à la découverte du cinéma « sudiste », Maxime Lachaud exauce
ce vœu dans la mesure où sa thématique lui permet une approche transversale
captivante du cinéma américain. Evoquer le cinéma « redneck », c’est
ouvrir un éventail qui va des plus grands classiques (exemplairement, le Délivrance de Boorman mais également La Nuit du chasseur de Laughton ou le Sparrows de William Beaudine) au plus
improbable cinéma d’exploitation destiné aux drive-in (comédies paillardes,
films d’horreur à petit budget dans la lignée de ceux d’HG.Lewis…). S’inscrivant
dans un contexte culturel plus large que Lachaud nous rappelle précisément, s’attardant
aussi bien sur une tradition littéraire sudiste (Faulkner) jusqu’aux combats de
coqs en passant par la musique country,
le cinéma « redneck » nous propose une autre facette de l’Amérique
telle qu’on l’imagine en la découvrant par le prisme hollywoodien. L’auteur
dégage un certain nombre de thèmes qui lui permettent de donner une
cohérence à son corpus. Pour simplifier, il distingue deux courants principaux
dans ce cinéma du sud. Tout d’abord, un versant sombre où l’univers campagnard
représente tout ce que la civilisation américaine a refoulé : les pulsions
les plus primitives, une certaine dégénérescence… Pour prendre les deux films
les plus représentatifs, Délivrance exprime
parfaitement cette opposition entre les citadins fiers à bras et des
campagnards sauvages tandis qu’à l’heure où de nombreuses vies sont sacrifiées
au Vietnam, Massacre à la tronçonneuse
et sa famille de dégénérés nous présente un tableau saisissant de tous les
exclus de cette Amérique belliciste. L’autre courant s’avère plus jovial et
présente le « redneck » comme un bon gars adepte de la débrouille (le
trafic d’alcool revient comme un thème récurrent dans ce courant) et de la
rigolade (Lachaud s’attarde sur le cas exemplaire de Burd Reynolds).
Si le livre est si fascinant, c’est
qu’il plonge dans un univers qui nous reste finalement assez étranger et
méconnu. En faisant le grand écart entre les grandes œuvres séminales et d’obscures
séries Z, Maxime Lachaud parvient à nous livrer une impeccable analyse
sociologique, esthétique, historique et culturelle de ce cinéma rural poisseux,
étrange et inquiétant (de nombreux films d’horreur utilisent les décors de
marais du sud pour poser leur atmosphère). Et c’est peu dire que cette
exploration est captivante et parfaitement réussie…
***
59- Mémoires (2017) de Jean-Charles Tacchella (Séguier, 2017)
Là encore, un ouvrage passionnant
dont il est question ici.
Libellés : Angoisse, Cinéma américain, Craven, Fleuve noir, Maxwell, Polanski, redneck, Tacchella
1 Comments:
Voilà une description qui donne envie... Je le note dans un coin ! :)
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