Lectures de juin 2017
Ma note de juin sera courte puisque
j’ai chroniqué quasiment tous les livres que j’ai lus ailleurs. On remarquera
aussi que ce fut un mois exclusivement réservé aux ouvrages sur le cinéma.
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33- André Cayatte (1969)
de Guy Braucourt (Editions Seghers, Cinéma d’aujourd’hui, 1969)
Le cas d’André Cayatte est assez
remarquable dans la mesure où ce cinéaste incarna pendant un certain temps une
certaine idée du « film à thèse » et qu’il est aujourd’hui totalement
oublié. Qui parle encore de Cayatte et où peut-on voir ses films ? Jamais
vraiment en odeur de sainteté chez les cinéphiles qui lui ont toujours reproché
son schématisme et sa lourdeur démonstrative, il n’est pas (encore ?) mis
à l’honneur par les fans de « cinéma bis » qui réhabilitent en ce
moment, par exemple, le polar des années 70 et des cinéastes engagés comme Yves
Boisset. Sans doute parce que Cayatte n’est pas vraiment un cinéaste « de
genre ».
Il est donc assez surprenant de
lire un essai qui lui est consacré. Dans une première partie, Guy Braucourt
prend la mesure du paradoxe de cet ancien avocat devenu cinéaste : à la
fois méprisé par une bonne frange de la critique (même si Bazin lui a consacré
des textes nuancés et parfois assez élogieux) mais aimé du public de l’époque. Si
l’auteur tente de réhabiliter Cayatte, il le fait sur un mode « défensif »
(en gros, il dénonce l’injustice des arguments des adversaires) mais ne
parvient que très rarement à convaincre le lecteur du réel intérêt de ce cinéma
(j’avoue que je n’ai dû voir qu’un seul de ses films et il était très mauvais !).
En revanche, il nous propose en guise de plat principal un très long entretien
qui, pour le coup, est passionnant. Cayatte revient en détail sur sa carrière,
sur son obsession pour l’affaire Seznec (qu’il rêva de porter à l’écran) et sur
son goût pour un cinéma qui pourrait apporter un éclairage sur la vérité (au
sens judiciaire du terme). Outre la passion qui l’anime, on lit avec plaisir un
homme qui n’a aucune aigreur (contrairement à certains cinéastes de sa
génération qui vomirent sur la Nouvelle Vague, il s’intéresse à la nouvelle génération
et fait même un éloge vibrant de Godard) et qui paraît extrêmement sympathique.
Je ne sais pas si c’est suffisant pour donner le courage de se plonger dans son
œuvre mais le livre nous offre l’image d’un artisan sincère et passionné, défendant
avec ardeur ses convictions. La question étant toujours la même : fait-on
de l’art avec des convictions (vous avez 4 heures).
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34- Ferme les yeux et
vois ! (1995) d’Alfred Hitchcock (Marest éditeur, 2017)
Pour plus d’informations sur ces écrits du « maître du
suspense », se rendre ici.
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35- Les Dix meilleurs
films de tous les temps (2017) de Luc Chomarat (Marest éditeur, 2017)
Un délicieux court roman dont je parle ici.
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36- Warhol. Hitchcock
(1974) (Marest éditeur, 2016)
Une rencontre mythique dont il est question ici.
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37- Quoi est qui ?
(2015) d’Alfred Hitchcock (Marest éditeur, 2017)
La deuxième partie des écrits d’Hitchcock, c’est par ici.
1 Comments:
Vraiment très intéressant. Bonne continuation à vous !
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