Bibliothèque idéale n°28 : le théâtre
La mort de Danton (1835) de Georg Büchner (L’arche. 1953)
Si j’ai jeté mon dévolu sur Georg Büchner pour attaquer la catégorie « théâtre » de la bibliothèque idéale, c’est tout simplement parce que cet auteur figure dans l’anthologie de la subversion carabinée de Noël Godin dont je vous ai déjà parlé. Malheureusement, c’est pour la pièce Léonce et Léna que l’auteur a gagné sa place dans ladite anthologie alors que La mort de Danton est qualifié par Godin, à l’instar de l’autre célébrissime pièce de Büchner, Woyzek, de « drame rasoir ».
Personnellement, la pièce ne m’a pas « rasé » mais il faut bien reconnaître qu’elle ne m’a pas transporté des masses non plus. Je l’ai lue sans déplaisir mais sans non plus en retenir grand-chose et bien incapable de vous en dire plus que les quelques lignes que je viens de noircir.
Si vous insistez, je vous dirais que cette pièce se déroule sous la Terreur et met en scène les derniers jours de Danton (fichtre ! je pense que vous ne l’aviez pas deviné !).
La pièce vaut surtout pour les oppositions entre les caractères de Danton et de Robespierre. D’un côté, Danton symbolise d’une certaine manière le révolutionnaire hédoniste et individualiste, soucieux avant tout de préserver les libertés individuelles alors que Robespierre incarne la « raison d’Etat » et le crime commis au nom d’un idéal abstrait (le procès intenté à Danton par Saint-Just préfigure les procès staliniens).
Inutile de préciser que Büchner penche pour le modéré, celui qui préfère au « culte de la Raison » les bouges et les petites femmes faciles.
Par paresse, je m’arrête là aujourd’hui. Mais que ma paresse ne soit pas contagieuse et ne vous dispense pas de me conseiller des pièces de théâtre pour garnir les rayons de notre bibliothèque idéale…
(Pour ma part, se doivent d’y figurer : Un ennemi du peuple (Ibsen), Tout Ubu (Jarry), Les affaires sont les affaires (Mirbeau) sans oublier Shakespeare, Tchekhov, Shaw, Marivaux, etc.)
Libellés : Büchner, littérature de langue allemande, Révolution française, théâtre
4 Comments:
Mouais effectivement tu te fatigues pas. C'est quoi cet article au rabais? Quand je pense qu'après tu critiques la longueur de mes articles!
Ceci dit je suis dégoutée car tu en es déjà au n°28 et moi je vais rencontrer un souci au n°5 (livre épuisé)
Pour le théâtre, j'ai tendance à mélanger ce que je vois et ce que je lis. Très souvent, je lis après avoir vu. Bon, j'ai une passion pour Shakespeare et pour moi, rien ne l'égale. je me régale d'un certain nombre de classiques que tu cites comme Tchekov ou Marivaux, Corneille, Molière, Beaumarchais, les grands classiques pas pénibles, Anouilh, Giraudoux, Sartre et encore Tourgueniev, Arrabal, Vian, Brecht... Sinon, puisqu'ils ne sont pas cités, je me délecte aussi De Guitry et de Pagnol mais là, il y a une forte interférence avec le cinéma.
Et puisqu'il n'en faut qu'un, je conseille "Ay Carmela !" de José Sanchis Sinisterra, la seule pièce que je suis retourné voir trois fois de suite.
Diable! Merci Vincent de me le rappeler : j'ai oublié Guitry alors que c'est évidemment l'un de mes préférés!
C'est assez amusant car certains "grands classiques" de la littérature m'ennuient incommensurablement (Rousseau, Voltaire, Zola...)alors que ce n'est jamais le cas au théâtre. Je me suis régalé il y a peu en découvrant "Britannicus" de Racine sur scène et j'aurais pu aussi citer les pièces romantiques de Vigny et Hugo qui me plaisent beaucoup...
Tout Montherlant avec une prédilection pour la ville dont le prince est un enfant, pièce dont j'ai édité la version de Malavoy en dvd. J'aime aussi beaucoup La guerre civile. Pour le plaisir des mots, il y a aussi Valère Novarina et Audiberti.
Bernard Alapetite
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