La cave du Dr Orlof

Notes en vrac

dimanche, avril 30, 2017

Lectures d'avril 2017



20- Madame Atomos fait du charme (1969) d’André Caroff (Fleuve Noir. Collection Angoisse n°160, 1969) 

Je parlerai de ce nouvel épisode narrant les aventures de la sinistre héroïne japonaise en d’autres temps et d’autres lieux.
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21- Farrel (2017) de Christophe Bier et Dominique Forma (Christophe Bier éditions, 2017)


Un magnifique livre consacré à un dessinateur marginal, n’ayant eu jusqu’à présent que l’honneur des sex-shops et des diffusions confidentielles. Ce qui caractérise l’œuvre violente et sans limites de Joseph Farrel, c’est la soumission féminine dans ce qu’elle peut avoir de plus perturbant. Tous ses dessins montrent des femmes en pleurs, attachées, violentées, torturées, battues, séquestrées…De cet univers très sombre et sadien, Christophe Bier et Dominique Forma nous proposent une exploration en regroupant les œuvres de manière thématique (« plein air », « mariées », « seins torturés »…) et en analysant de manière très fine les enjeux d’un artiste explorant les limites de la représentation et les territoires les plus interdits des fantasmes et de l’imagination. Même pour un lecteur pour qui le sadomasochisme n’est pas la tasse de thé (c’est mon cas), ce voyage s’avère fascinant.
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22- Kurosawa (1973) de Michel Mesnil (Seghers, collection Cinéma d’aujourd’hui n°77, 1973)


Voilà un essai aussi intéressant qu’étrange. Avant d’être un essayiste (il a consacré un essai à Mizoguchi dans la même mythique collection de Seghers), Michel Mesnil est avant tout un écrivain (il fut également attaché culturel à l’ambassade de France à Tokyo) sous son véritable nom de Maurice Mourier. Il suffit de lire les premières lignes de son ouvrage pour se convaincre des origines « littéraires » de son auteur :
« Si toutes les enfances ne sont pas mortelles, elles sont toutes irrécusables. Qu’on les accepte, ou qu’on se débatte pour tenter de secouer le poids qu’elles laissent dans nos vies, elles dessinent notre moule et nous ne nous choisissons peut-être qu’à l’intérieur des limites qu’elles nous ont tracées. »
Après être revenu sur les éléments biographiques de Kurosawa, l’auteur se livre à une analyse fine de l’œuvre et en extrait les enjeux les plus évidents : l’influence de Shakespeare et Dostoïevski, la question du « réalisme », la théâtralité… Mais s’il loue à juste titre des films comme Rashomon, Les Sept Samouraïs ou encore Vivre (qu’il considère, et je suis assez d’accord, comme le plus beau film de son auteur), il se montre assez incroyablement sévère avec la suite de la carrière de Kurosawa, notamment pour Le Château de l’araignée ou Barberousse. On pourra me rétorquer que le critique n’avait alors pas le recul que nous pouvons avoir aujourd’hui sur l’œuvre globale du maître mais ses griefs, même s’ils sont toujours justifiés, paraissent parfois injustes pour le lecteur d’aujourd’hui. De la même manière, on sera surpris par la façon dont Mesnil malmène Mifune. Comme l’auteur, on peut légitimement préférer le grand Takashi Shimura mais qui approuvera aujourd’hui les lignes suivantes ?
« Or, Mifune est un abominable cabot, un de ces acteurs japonais pleins certes de vie et de fureur incontrôlée, mais incapables de la moindre concentration qui ne ressemble pas à de la froideur, d’un manque de naturel et d’aisance, jusque dans la copie de l’aisance et du naturel, proprement stupéfiant. »
Si on accepte ce parti-pris critique parfois un peu rude, l’essai se révèle néanmoins très riche, fourmillant de documents passionnants (un long entretien de Mesnil, qui commente en même temps les réactions de son interlocuteur, avec un Kurosawa au creux de la vague en 1965) et d’analyses qui nous donnent envie d’en savoir plus sur l’œuvre immense du cinéaste…
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23- Mondes imaginaires : le cinéma de Manoel de Oliveira (2017) sous la direction de Nicolas Truffinet (Vendémiaires, 2017)


Un essai passionnant sur ce cinéaste. J’en ai parlé ici.
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24- Obsessions (2017) de Christophe Bier (Le Dilettante, 2017)


Nous retrouvons l’érudit Christophe Bier pour un recueil de ses chroniques diffusées sur France-Culture pour l’émission Mauvais Genre. Plus de détails sur Culturopoing.

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5 Comments:

Blogger Audrey Maurice said...

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1:55 PM  
Anonymous voyance gratuite par mail said...

NOUVELLE VENUE SUR CE SITE QUE JE TROUVE GENIAL, je vous félicite pour la présentation de votre site qui est très ’féerique’...bonne continuation...bisou

11:48 AM  
Anonymous voyance gratuitement par mail said...

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10:57 AM  
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Vraiment très intéressant. Bonne continuation à vous !

2:40 PM  
Anonymous voyance en ligne gratuite said...

Grâce à vous, j'ai pu apprendre beaucoup de choses intéressantes. J'espère en apprendre encore.

12:40 PM  

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