Voyage dans les lunes
Le
Chant des lunes (2019) de Michel Ettewiller (Michel Ettewiller, 2019)
« Quelques-uns,
disait-on, vivaient toujours chez les Tsûrâniya et les Hân’iziyû, mais de leur
semence ne seraient nées que des filles. Grâce au tembô, « le Don de Yânat
qui réjouit les amantes », les Hâppanoubês n’avaient jamais été menacées
d’extinction mais, de l’usage de cet objet aussi vieux que les Lunes, ne
naissaient, là encore, que des femelles. »
Il aurait été malhonnête
d’extraire ce passage de son contexte s’il apparaissait en milieu de roman
puisque tous ces termes étranges auraient pu être explicités auparavant. Mais
il arrive à la page 26 et me semble parfaitement représenter la teneur de ce
roman. Il s’agit en effet d’un livre de science-fiction « pure et dure »
avec dix-huit termes inventés par page et l’élaboration d’un univers
entièrement imaginaire situé dans un futur lointain, alors que la vie sur terre
n’est plus qu’un vague souvenir et que les espèces cohabitent à des milliers
d’années-lumière du cœur de la Voie lactée, après une grande Diaspora…
En suivant les traces d’un
voyageur de l’espace, Hanké Tanner, aux confins de l’Œcumène, Michel Ettewiller
invente toute une mythologie qui doit autant à la mythologie grecque, à la
Bible qu’aux classiques du « space opera » avec quête des origines et
de nombreuses aventures spatiales. Pour les amoureux du genre, Le Chant des lunes me semble tout à fait
recommandable dans la mesure où l’auteur possède un style, un univers et qu’il
sait le faire vivre grâce à une écriture fluide et ciselée.
Cependant, et même si ce
n’est pas une critique, je dois confesser que d’un point de vue très subjectif,
je reste plutôt hermétique non pas à ce roman (encore une fois, bien écrit)
qu’au genre en général, qu’il s’agisse de cette science-fiction totalement
déconnectée de références « réelles » ou de la « fantasy ».
J’ai systématiquement des appréhensions lorsqu’un livre débute par une carte de
contrées imaginaires (Tolkien et Cie) ou se termine, comme c’est le cas ici,
par un dictionnaire de 10 pages pour expliciter les termes utilisés (et encore,
pas tous). Autant j’adore le fantastique qui sait faire surgir le surnaturel au
cœur d’un environnement « réaliste », autant mon cerveau est
incapable de rentrer dans ces univers futuristes et ces projections
technophiles.
Mais encore une fois, il ne
s’agit que de moi et le roman a tout pour séduire les amateurs de robotique,
d’Intelligence Artificielle, de conflits entre deux peuples extra-terrestres
soumis aux esprits de Lunes antagonistes, de guerrières géantes et de belles
zombies aux pouvoirs divinatoires…
A vous de tenter et de me
dire…
Libellés : Ettewiller, science-fiction
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