La chambre verte
Penser,
classer, aimer (2019) de Marc Bruimaud (Editions Kasemate,
2019)
J’ignore s’il existe un site
ou un ouvrage encyclopédique recensant toutes les maisons d’édition, y compris
les plus confidentielles mais pour un lecteur lambda, c’est toujours un plaisir
de tomber sur des indépendants n’hésitant pas à proposer des ouvrages
singuliers, dans des formats originaux. J’ai déjà eu l’occasion louer les courtes
plaquettes publiées sous l’égide de Marie-Laure Dagoit mais les exemples sont
nombreux.
Situées à Grenoble, les
éditions Kasemate présentent un catalogue alléchant où se côtoient à la fois
une revue et des textes d’auteurs anciens (avec une dilection particulière pour
les écrivains « fin de siècle » : Rémy de Gourmont, Charles
Guérin…) et contemporains.
C’est sous cette bannière
que Marc Bruimaud publie sa dernière plaquette : Penser, classer, aimer. Ce court texte fait suite au récent Penser/Lister et s’inscrit dans cette
volonté qu’a l’auteur de revenir sans arrêt sur les mêmes motifs : ses
amours, ses passions et collections, ses emmerdes. Alors qu’un livre permet
parfois d’offrir un écrin éternel à une histoire amoureuse, Marc Bruimaud s’intéresse
aux « trous » laissés dans sa bibliothèque suite aux ruptures ayant
marqué son existence : « aimer
c’est partager et, à l’aune d’une passion, on a vite accepté de faire
bibliothèque commune. » C’est donc par le biais de collections
manquantes ou fraichement arrivées que l’auteur revient sur son histoire
personnelle et tente de saisir quelque chose relevant de la quintessence de son
existence.
Derrière cette courte
plaquette se dessine une sorte de projet truffaldien (le cinéaste est d’ailleurs
cité à deux occasions) visant à faire d’une bibliothèque personnelle une sorte
de « chambre verte » où serait consigné à jamais le souvenir des
amours mortes…
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