Les corps et le fouet
Dressage
et autres textes de soumission féminine de Robert Mérodack (LaMusardine, 2019)
Robert Mérodack (mort en
2001) est connu chez les amateurs de littérature érotique comme le spécialiste
du roman sadomasochiste et du récit mettant en scène l’avilissement de la femme
et son « dressage ». Il fut notamment directeur d’une collection « Simples
murmures » qui fut reprise par les éditions Média 1000. Dressage conjugal nous offre, à travers
cinq courts romans, un aperçu de son style et de ses obsessions. Prévenons
d’emblée le lecteur non averti : le résultat est particulièrement hardcore
et l’auteur ne recule ni devant la pornographie la plus radicale, ni devant les
pratiques les plus extrêmes. Outre un panel assez conséquent de femmes fessées,
fouettées et humiliées, le lecteur aura droit à des scènes scatologiques assez
éprouvantes (lorsque monsieur a honoré madame par un orifice qui messied à
notre Seigneur, il oblige évidemment sa compagne à lécher le membre souillé)
mais aussi d’urolagnie voire même de zoophilie (dans Délicieux tourments, la jeune femme est prise sans ménagement
par…un bouc). Les nostalgiques de la fameuse collection « Les Orties
blanches » y trouveront sans doute leur compte mais je dois admettre que
les fantasmes convoqués sont à l’opposé des miens. Alors certes, Robert
Mérodack possède une certaine plume (si j’ose dire !) mais ses récits sont
un peu conventionnels (échangisme dans le premier, jeune femme offerte par son
mari écrivain à d’autres hommes contre rétribution dans Paulette en partage) et un tantinet répétitifs. Même le dernier,
Amoureuse du fouet, où l’auteur a recours à un soupçon de fantastique (un
philtre d’amour particulièrement efficace) ne dépareille pas de l’ensemble. De
temps en temps, le lecteur indulgent pourra reconnaître un zeste d’Histoire d’O de Pauline Réage voire une
timide allusion à Belle de jour
version Buñuel. Mais l’ensemble n’est pas franchement ma tasse de thé.
Attention néanmoins de ne
pas porter un jugement « moral » sur ces outrages et autre insanités
que l’auteur décrit par le menu, n’hésitant pas à montrer des femmes prendre du
plaisir lors de mises en scène s’apparentant parfois à des viols. Car tout cela
relève évidemment du pur fantasme et de l’imaginaire d’un écrivain. Au-delà du
regard que l’on peut porter sur cette littérature pornographique et du goût
qu’elle peut susciter, sa grande force depuis toujours a justement été
d’arpenter des territoires libérés de toute entrave morale et censoriale et de
laisser le champ libre aux fantasmes les plus débridés. Libre à chacun de les
partager (dans le cas présent, ce n’est pas vraiment mon cas) mais dans le cas
contraire, il faut s’en remettre au sage adage : « si vous n’aimez
pas ça, n’en dégoûtez pas les autres »…
Libellés : Mérodack, Pornographie, sadomasochisme
1 Comments:
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