Notes sans portée
Papiers collés (1960) de Georges Perros (Gallimard. L’imaginaire. 1990)
Comédien, membre de la Comédie-Française, ami de Jean Grenier et de Gérard Philipe ; Georges Perros deviendra lecteur chez Gallimard (quel beau métier !) et collaborera par la suite régulièrement à la N.R.F. Peut-on dire de lui qu’il fut écrivain ? A mon sens, il fut plus un grand lecteur qu’un grand auteur, notant au fil du temps des bribes de textes, des réflexions, des aphorismes, des maximes… Ses Papiers collés (il en existe trois volumes : j’ai lu les deux premiers) sont les recueils de ces notes, auxquelles il faut ajouter des études critiques et divers portraits d’écrivains (Paulhan, Grenier, Parrain, Raymond « le langage fait des petits » Roussel…) et de poètes (Valery, Mallarmé qu’il adule…).
Plutôt que de commenter lourdement ces patchworks d’impressions, d’humeur et de réflexions, je vous en livre, pour la bonne bouche, quelques extraits en vous avouant que la prose de Perros m’a fait le même effets que les amuse-gueules qu’on sert à l’apéritif : exquis à petite dose mais un peu écoeurant quand on s’en goinfre 600 pages d’un coup. Je vous conseille donc plutôt de picorer dedans…
« Aimer, c’est donner à quelqu’un le droit -sinon le devoir- de nous faire souffrir. »
« L’érotisme, c’est de donner au corps les prestiges de l’esprit. »
« Est écrivain tout individu qui n’ose pas vivre franchement. Tout écrivain valable est en mauvaise santé. (Rien à voir avec la santé physique). »
« Trop vieux pour se marier, il prit une jeune maîtresse. »
« La lecture des journaux fait plus de mal que le vin, le tabac et les femmes réunis. »
« Il y avait, certes, de la vulgarité dans l’air. Mais tout est vulgaire, vu solitairement, il ne faut pas s’y fier. »
« L’écriture a cette vertu de nous faire exister quand nous n’existons plus pour personne. »
Inutile de préciser que j’ai noté les mots qui me touchaient le plus personnellement. En guise de bonus, je vous offre un petit supplément tiré du volume 2 des Papiers collés :
"Les acteurs, c’est comme le papier hygiénique, ça ne devrait servir qu’une fois. »
« Moins je mens, plus je rougis. »
« Travailler ! Travailler ! Comme si j’avais le temps. »
« La morale, c’est de savoir ce que pense les autres, et d’essayer de les redresser, pour qu’ils pensent comme nous. Rien de plus bête. »
« Il n’y a qu’une chose à faire, c’est d’être amoureux. De risquer de l’être. Sinon, c’est la mort. »
3 Comments:
Coquille : c'est Gérard PhiliPe ;-)
Après quelques jours de vacances, le docteur "double blog" Orlof semble être reparti sur les chapeaux de roues : Perros, Mocky, Chabrol... Le disque dur tourne à plein régime. Bravo !
Merci de m'avoir signalé la faute : je corrige tout de suite. A bientôt
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