Bibliothèque idéale n°46 : Rites, coutumes et légendes
Les jeux et les hommes (1958) de Roger Caillois (Gallimard. Folio Essais. 1991)
Alors que les livres non lus s’accumulent dans ma bibliothèque, je poursuis inlassablement mon grand pari de la « bibliothèque idéale » en voyant, néanmoins, avec un certain soulagement arriver le terme de l’opération.
« Rites, coutumes et légendes » n’est pas une catégorie qui m’attirait outre mesure et les livres cités sont assez difficiles à trouver en librairie. J’ai donc opté, après l’homme et le sacré, pour un nouveau Roger Caillois.
Les jeux et les hommes est une tentative pour l’essayiste de recenser toutes les catégories de jeux, de les classer selon leur nature et d’analyser les liens serrés qui unissent jeux et civilisations. Le résultat m’a semblé fort intéressant, d’autant plus que Caillois a le mérite de ne négliger aucun jeu (jeux de hasard, par exemple) et d’en proposer une classification fort stimulante.
Dans un premier temps, il définit le jeu comme une activité libre (toute obligation annihile l’essence même du jeu), séparée (la durée du jeu est circonscrite à un temps déterminé, hors du temps « social »), incertaine, improductive (le jeu ne créé rien même s’il peut brasser une grosse quantité d’argent, comme c’est le cas pour le sport actuellement), réglée (les lois ordinaires s’éteignent devant les règles du jeu) et fictive.
A partir de cette définition, Caillois établit une nomenclature en divisant les jeux en quatre catégories.
La première relève de l’agôn, du substantif grec qui englobe, d’une certaine manière, tous les jeux de compétition, mettant en jeu des compétences personnelles et poussant chacun à se « dépasser ». Il nomme la deuxième alea, regroupant sous ce terme les jeux de hasard (loterie, roulette…), où le joueur abandonne toute son emprise personnelle pour s’en remettre à une force « supérieure » (le destin, le hasard…). La troisième est la mimicry, qui regroupe tout ce qui dans le jeu relève du simulacre (le jeu de l’acteur, les marionnettes…). Quant à la dernière catégorie, Caillois l’appelle l’ilinx et le fait correspondre à tout ce qui dans les jeux donne une sensation de vertige, d’évanouissement au monde (de la balançoire au saut à ski et aux attractions foraines).
Chacune de ces catégories est étudiées minutieusement et nuancées par l’apport d’autres éléments correspondant aux besoins d’improvisation et d’allégresse qu’offre le jeu (et que l’auteur intitule paidia) et au goût de la difficulté gratuite qu’il appelle ludus.
Après avoir donné des exemples de corruption des jeux lorsque le joueur quitte ce domaine (ce que ne fait pas le tricheur) pour intégrer ses règles à la vie sociale. Caillois montre à juste titre que dans le domaine de l’agôn, l’ambition, la concurrence absolue est une perversion de l’esprit du jeu qui perd ainsi son rôle civilisateur. Dans le domaine de l’alea, la corruption se traduit par la superstition tandis que la mimicry appliquée à la vie quotidienne tend à l’aliénation (le comédien qui ne peut plus se débarrasser de son personnage). Enfin, la dépendance à une drogue ou à l’alcool peut être vue comme la corruption de l’ilinx.
Enfin, dans une dernière partie que je renonce à vous détailler (j’ai encore mille choses à faire !), Caillois propose une sociologie prenant pour base les jeux. Il n’hésite pas à montrer les combinaisons possibles entre les différentes catégories de jeux (ainsi, certains jeux de cartes reposent à la fois sur l’alea –le hasard qui préside à la donne du jeu- et l’agôn – la compétence de chacun des joueurs lorsqu’il s’agit de se débrouiller avec ledit jeu) tout comme il voit la trace dans certains rites primitifs d’un mélange de mimicry et d’ilinx (le masque rituel et les transes).
En revanche, certaines combinaisons sont interdites : des jeux relevant de l’agôn (nécessité de maîtrise de soi) ne peuvent relever également de l’ilinx (ce vertige qui fait perdre la conscience de soi), de même que le simulacre et la chance ne semblent pouvoir se compléter.
De toutes ces données, Caillois tire des conclusions assez convaincantes d’un point de vue sociologique : le jeu offre un bon miroir de ce que reproduit la société (où la place que chacun occupe semble relever à la fois du mérite et de la chance). Il développe une partie intéressante sur la « délégation » qui est une forme dégradée de la mimicry : la vedette de cinéma ou le champion sportif permettent une identification à celui (ou celle) qui a réussi par la compétition ou le hasard.
Une fois de plus, j’ai l’impression de mal traduire la pensée de l’auteur (pardonnez-moi, je ne suis pas spécialiste !). J’arrête donc ici en espérant que vous aurez, vous aussi, des livres dans la catégorie « rites, coutumes et légendes » à me recommander…
Alors que les livres non lus s’accumulent dans ma bibliothèque, je poursuis inlassablement mon grand pari de la « bibliothèque idéale » en voyant, néanmoins, avec un certain soulagement arriver le terme de l’opération.
« Rites, coutumes et légendes » n’est pas une catégorie qui m’attirait outre mesure et les livres cités sont assez difficiles à trouver en librairie. J’ai donc opté, après l’homme et le sacré, pour un nouveau Roger Caillois.
Les jeux et les hommes est une tentative pour l’essayiste de recenser toutes les catégories de jeux, de les classer selon leur nature et d’analyser les liens serrés qui unissent jeux et civilisations. Le résultat m’a semblé fort intéressant, d’autant plus que Caillois a le mérite de ne négliger aucun jeu (jeux de hasard, par exemple) et d’en proposer une classification fort stimulante.
Dans un premier temps, il définit le jeu comme une activité libre (toute obligation annihile l’essence même du jeu), séparée (la durée du jeu est circonscrite à un temps déterminé, hors du temps « social »), incertaine, improductive (le jeu ne créé rien même s’il peut brasser une grosse quantité d’argent, comme c’est le cas pour le sport actuellement), réglée (les lois ordinaires s’éteignent devant les règles du jeu) et fictive.
A partir de cette définition, Caillois établit une nomenclature en divisant les jeux en quatre catégories.
La première relève de l’agôn, du substantif grec qui englobe, d’une certaine manière, tous les jeux de compétition, mettant en jeu des compétences personnelles et poussant chacun à se « dépasser ». Il nomme la deuxième alea, regroupant sous ce terme les jeux de hasard (loterie, roulette…), où le joueur abandonne toute son emprise personnelle pour s’en remettre à une force « supérieure » (le destin, le hasard…). La troisième est la mimicry, qui regroupe tout ce qui dans le jeu relève du simulacre (le jeu de l’acteur, les marionnettes…). Quant à la dernière catégorie, Caillois l’appelle l’ilinx et le fait correspondre à tout ce qui dans les jeux donne une sensation de vertige, d’évanouissement au monde (de la balançoire au saut à ski et aux attractions foraines).
Chacune de ces catégories est étudiées minutieusement et nuancées par l’apport d’autres éléments correspondant aux besoins d’improvisation et d’allégresse qu’offre le jeu (et que l’auteur intitule paidia) et au goût de la difficulté gratuite qu’il appelle ludus.
Après avoir donné des exemples de corruption des jeux lorsque le joueur quitte ce domaine (ce que ne fait pas le tricheur) pour intégrer ses règles à la vie sociale. Caillois montre à juste titre que dans le domaine de l’agôn, l’ambition, la concurrence absolue est une perversion de l’esprit du jeu qui perd ainsi son rôle civilisateur. Dans le domaine de l’alea, la corruption se traduit par la superstition tandis que la mimicry appliquée à la vie quotidienne tend à l’aliénation (le comédien qui ne peut plus se débarrasser de son personnage). Enfin, la dépendance à une drogue ou à l’alcool peut être vue comme la corruption de l’ilinx.
Enfin, dans une dernière partie que je renonce à vous détailler (j’ai encore mille choses à faire !), Caillois propose une sociologie prenant pour base les jeux. Il n’hésite pas à montrer les combinaisons possibles entre les différentes catégories de jeux (ainsi, certains jeux de cartes reposent à la fois sur l’alea –le hasard qui préside à la donne du jeu- et l’agôn – la compétence de chacun des joueurs lorsqu’il s’agit de se débrouiller avec ledit jeu) tout comme il voit la trace dans certains rites primitifs d’un mélange de mimicry et d’ilinx (le masque rituel et les transes).
En revanche, certaines combinaisons sont interdites : des jeux relevant de l’agôn (nécessité de maîtrise de soi) ne peuvent relever également de l’ilinx (ce vertige qui fait perdre la conscience de soi), de même que le simulacre et la chance ne semblent pouvoir se compléter.
De toutes ces données, Caillois tire des conclusions assez convaincantes d’un point de vue sociologique : le jeu offre un bon miroir de ce que reproduit la société (où la place que chacun occupe semble relever à la fois du mérite et de la chance). Il développe une partie intéressante sur la « délégation » qui est une forme dégradée de la mimicry : la vedette de cinéma ou le champion sportif permettent une identification à celui (ou celle) qui a réussi par la compétition ou le hasard.
Une fois de plus, j’ai l’impression de mal traduire la pensée de l’auteur (pardonnez-moi, je ne suis pas spécialiste !). J’arrête donc ici en espérant que vous aurez, vous aussi, des livres dans la catégorie « rites, coutumes et légendes » à me recommander…
Libellés : Bibliothèque idéale, Caillois, jeu, sociologie
4 Comments:
Sujet : Marie, Ce Livre Peut Vous Sauvez la VIE ! si vous achetez cet e-book (10 euros) et que ce témoignage vous a aidé..merci de m'envoyer un mot.je l'ai écris avec mon coeur cet e-book pour aider les autres
Bonjour
* Si vous rencontrez des problèmes de surpoids et souhaitez perdre plusieurs kilos.
* Si vous avez une maladie, et que vous voulez la voir disparaitre
* Si vous êtes régulièrement malade et que vous souhaitiez ne plus l'être
* Si vous avez ou connaissez des gens ayant des maladies liées a la nutrition ( boulimie, anorexie...)
... VOUS NE DEVEZ EN AUCUN CAS, PASSEZ A COTE DE CE LIVRE :
Il s'agit d'un livre autobiographie, qui va bien au-delà d'une simple histoire.
Marie ( son auteur ) vous dévoile
- Comment elle est sortie de sa maladie, la boulimie, et elle donne ses secrets,
qui peuvent aider à soigner toute maladie.
- Comment elle est arrivée à perdre du poids rapidement.
- Un élément crucial dont votre être a besoin pour guérir.
- et bien plus ...
Pour en savoir davantage
http://pmaudio.fr/marie/boulimie.html
Bien amicalement
Marie-francoise
Et si vous commandez aujourd'hui
La bonne nouvelle, c'est qu'il existe un livre qui vous explique
clairement et avec de nombreux détails ce qu'est la Chrono- Nutrition,
et comment elle peut vous aider à ne plus faire ces erreurs qui accumulent
des toxines dans votre corps et le déforment :
Mon plan "Minceur & Santé"
Les secrets de la Chrono- Nutrition
On y apprend des choses vraiment insolites, et pour le moins idéales pour allier perte de poids et... gourmandise !
Oui, oui, vous avez bien lu "gourmandise".
On vous apprend par exemple, dans ce livre,
que le CHOCOLAT ne vous fera pas grossir si vous
le prenez dans un créneau horaire bien particulier !
Alléchant , n'est-ce pas ?
Idem pour les sucreries... Tout est une affaire de moment dans la journée
Vous y découvrirez également :
· Les aliments ennemis ou alliés de votre ligne, et le secret qui fait qu'un même aliment peut être tour à tour l'un ou l'autre !
· Les 4 grands ennemis de la sveltesse
· Les 9 erreurs les plus courantes commises lors des repas
· Le petit truc pour augmenter sa dépense énergétique tout en s'alimentant
Et une quinzaine d'autres secrets "chimiques" que votre corps va drôlement apprécier
J'ai obtenu de l'auteur l'autorisation d'offrir ce livre explosif
en cadeau aux 400 premières personnes qui se procureront
"RESPONSABLE mais pas Coupable".
Alors décidez-vous vite , car, quand je regarde la liste des personnes
qui vont lire cette page, il y a fort à parier que les 400 premiers programmes
vont partir très vite...
Alors cliquez vite ici :
http://pmaudio.fr/marie/boulimie.html
Avec mes plus belles pensées
Marie-Francoise de Nayville
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Franchement vous êtes formidable d'avoir fait un site pareil, vous êtes une personne merveilleuse d'idées et de partages merci beaucoup, j'adore les gens qui veulent partager leurs savoirs et ne pas les garder pour eux même.
Merci pour cet article très complet encore une fois.
Super article comme d'habitude. Un grand merci pour tout ce que tu nous partages
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