Bibliothèque idéale n°47 et 48 : les sciences et Gourmandise
La formation de l’esprit scientifique (1938) de Gaston Bachelard (Vrin.2004)
Dictionnaire des appellations de tous les vins de France (1986) de Fernand Woutaz (Marabout. 1986)
Peu de temps pour descendre dans ma cave ces temps-ci. Néanmoins, l’opération « bibliothèque idéale » se poursuit tant bien que mal. Nous abordons aujourd’hui les zones turbulentes des catégories qui me sont le plus étrangères.
C’est peu dire que je suis un parfait béotien dans le domaine des sciences. Je n’en tire aucune fierté (avant oui, maintenant, j’ai tendance à le regretter amèrement) mais rien ne m’est plus étranger que la mathématique, la physique ou la chimie. Ayant trouvé accessible et très intéressant La psychanalyse du feu, j’ai opté pour un autre livre de Gaston Bachelard. Je ne l’ai pas trouvé toujours très simple mais il m’a néanmoins plus « parlé » que ne l’auraient fait sans doute les livres d’Einstein sur la relativité ou ceux de Darwin sur l’origine des espèces !
Avec La formation de l’esprit scientifique, le philosophe poursuit son travail de psychanalyse des « connaissances objectives ». Pour lui, l’esprit scientifique est un esprit qui sait utiliser l’erreur pour avancer et qui sait dépasser toute une série d’ « obstacles » pour parvenir à une abstraction nécessaire à la science. L’essai propose, à travers de nombreux exemples trouvés dans les pages d’auteurs des 17ème et 18ème siècles (que Bachelard définit comme de bons exemples de ce qu’il appelle l’esprit « préscientifique » ), un panorama des obstacles épistémologiques qui entravèrent la formation de l’esprit scientifique. Parmi ces obstacles, citons l’empirisme de « l’expérience première » ou la tentation de « généraliser » les connaissances (« Rien n’a plus ralenti le progrès de la connaissance scientifique que la fausse doctrine du général qui a régné d’Aristote à Bacon inclus et qui reste, pour tant d’esprits, une doctrine fondamentale du savoir. »).
Comme dans la psychanalyse du feu, Bachelard revient également sur les obstacles d’ordre animiste ou substantialiste qui empêchent, par un jeu d’images et de métaphores (plus ou moins conscientes) de parvenir à cette abstraction nécessaire à la science.
Je n’entre pas plus dans les détails, n’étant ni spécialiste de philosophie, ni des sciences. L’essai est néanmoins intéressant et plutôt convaincant.
Une des ambiguïtés de la « bibliothèque idéale » tient dans cette question : est-ce que les livres qu’il faut « absolument » avoir dans sa bibliothèque doivent être nécessairement lus de A à Z ? Pour les romans, la réponse me paraît évidente mais lorsqu’il s’agit de La Bible, du Coran ou de l’Encyclopédie, elle est plus incertaine ! Pour la catégorie « Gourmandises », j’ai acheté un Dictionnaire des appellations de tous les vins de la France qui, comme son nom l’indique, est davantage un guide pratique qu’un ouvrage à lire du début à la fin. Du coup, après une modeste tentative, j’ai renoncé à la lire entièrement. Je suis allé consulter, par exemple, la notice « Hautes-côtes-de-Nuits » où il est écrit « ce sont des vins remarquables et d’un rapport qualité/prix de même ! » ; ce que j’ai effectivement pu constater il y a peu en amenant une bouteille de cette cuvée pour un repas chez mon frère ! Maintenant, je doute que ce guide vieux de 20 ans soit toujours d’actualité aujourd’hui mais pour un néophyte comme moi, il me permettra d’avoir quelques bases lorsqu’il s’agira d’amener une bouteille en soirée !
Dictionnaire des appellations de tous les vins de France (1986) de Fernand Woutaz (Marabout. 1986)
Peu de temps pour descendre dans ma cave ces temps-ci. Néanmoins, l’opération « bibliothèque idéale » se poursuit tant bien que mal. Nous abordons aujourd’hui les zones turbulentes des catégories qui me sont le plus étrangères.
C’est peu dire que je suis un parfait béotien dans le domaine des sciences. Je n’en tire aucune fierté (avant oui, maintenant, j’ai tendance à le regretter amèrement) mais rien ne m’est plus étranger que la mathématique, la physique ou la chimie. Ayant trouvé accessible et très intéressant La psychanalyse du feu, j’ai opté pour un autre livre de Gaston Bachelard. Je ne l’ai pas trouvé toujours très simple mais il m’a néanmoins plus « parlé » que ne l’auraient fait sans doute les livres d’Einstein sur la relativité ou ceux de Darwin sur l’origine des espèces !
Avec La formation de l’esprit scientifique, le philosophe poursuit son travail de psychanalyse des « connaissances objectives ». Pour lui, l’esprit scientifique est un esprit qui sait utiliser l’erreur pour avancer et qui sait dépasser toute une série d’ « obstacles » pour parvenir à une abstraction nécessaire à la science. L’essai propose, à travers de nombreux exemples trouvés dans les pages d’auteurs des 17ème et 18ème siècles (que Bachelard définit comme de bons exemples de ce qu’il appelle l’esprit « préscientifique » ), un panorama des obstacles épistémologiques qui entravèrent la formation de l’esprit scientifique. Parmi ces obstacles, citons l’empirisme de « l’expérience première » ou la tentation de « généraliser » les connaissances (« Rien n’a plus ralenti le progrès de la connaissance scientifique que la fausse doctrine du général qui a régné d’Aristote à Bacon inclus et qui reste, pour tant d’esprits, une doctrine fondamentale du savoir. »).
Comme dans la psychanalyse du feu, Bachelard revient également sur les obstacles d’ordre animiste ou substantialiste qui empêchent, par un jeu d’images et de métaphores (plus ou moins conscientes) de parvenir à cette abstraction nécessaire à la science.
Je n’entre pas plus dans les détails, n’étant ni spécialiste de philosophie, ni des sciences. L’essai est néanmoins intéressant et plutôt convaincant.
Une des ambiguïtés de la « bibliothèque idéale » tient dans cette question : est-ce que les livres qu’il faut « absolument » avoir dans sa bibliothèque doivent être nécessairement lus de A à Z ? Pour les romans, la réponse me paraît évidente mais lorsqu’il s’agit de La Bible, du Coran ou de l’Encyclopédie, elle est plus incertaine ! Pour la catégorie « Gourmandises », j’ai acheté un Dictionnaire des appellations de tous les vins de la France qui, comme son nom l’indique, est davantage un guide pratique qu’un ouvrage à lire du début à la fin. Du coup, après une modeste tentative, j’ai renoncé à la lire entièrement. Je suis allé consulter, par exemple, la notice « Hautes-côtes-de-Nuits » où il est écrit « ce sont des vins remarquables et d’un rapport qualité/prix de même ! » ; ce que j’ai effectivement pu constater il y a peu en amenant une bouteille de cette cuvée pour un repas chez mon frère ! Maintenant, je doute que ce guide vieux de 20 ans soit toujours d’actualité aujourd’hui mais pour un néophyte comme moi, il me permettra d’avoir quelques bases lorsqu’il s’agira d’amener une bouteille en soirée !
Libellés : Bachelard, Bibliothèque idéale, science, vin, Woutaz
5 Comments:
"Les oiseaux d'Amérique" / John James Audubon
Je serais curieuse de savoir ce qui a motivé ce choix de livre dans votre bibliothèque idéale (rubrique 47 - Les Sciences).
Pourriez-vous m'en dire un peu plus ?
Joyeuses fêtes.
Chère Delphine, la "bibliothèque idéale" en ligne n'est pas de moi et c'est à partir de ces rubriques que j'ai effectué mes choix de lectures. Comme cette "bibliothèque idéale" existe aussi en livre, je vous mettrai le commentaire qui explique ce choix...
Bonnes fêtes à vous...
Cher Dr Orlof,
Merci de votre réponse... empressée, j'ai lu à l'inverse de la chronologie de vos notes et me retrouve désolée (honteuse) d'avoir mal compris le concept de vos choix de lectures.
Je m'en vais corriger ça en repartant du début de votre blog.
Bien à vous.
J’avoue que vous faites un travail extraordinaire qui me fascine.
Coucou, article super intéressant alors un grand merci à toi.
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