J comme Jousse
Wong Kar-Wai de Thierry Jousse (Cahiers du cinéma/ CNDP. 2006)
Ceux qui me suivent régulièrement ne seront pas surpris que j’insère dans cet abécédaire un essai sur le cinéma. Pourtant, à vrai dire, je ne lis pas énormément de choses sur le cinéma ailleurs que dans les revues. C’est un tort mais c’est comme ça ! Néanmoins, j’étais curieux de découvrir ce court ouvrage consacré à l’un de mes auteurs fétiches, l’immense Wong Kar-Wai.
L’auteur de l’essai, Thierry Jousse, n’est pas un inconnu puisque avant de passer à la réalisation (les invisibles), il fut rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et j’eus souvent l’occasion de l’écouter au Masque et la plume.
Son Wong Kar-Wai se divise en deux grosses parties. Dans la première, Jousse retrace brièvement la filmographie de l’auteur (en consacrant un chapitre complet au diptyque In the mood for love/ 2046), analyse le temps d’un chapitre les thèmes principaux du cinéma de Wong Kar-Wai (le temps, l’identité…) et termine par un décryptage plus fouillé de 2046 qu’il considère comme l’aboutissement de toute l’œuvre du cinéaste chinois de Hong Kong.
La deuxième partie nous offre un ensemble hétéroclite de documents où se mêlent analyses de séquences (à partir de séries de pictogrammes), témoignages (du chef opérateur Christopher Doyle, de Maggie Cheung…), entretiens et documents divers (une analyse de la BO d’Happy together, une traduction d’un passage de l’ivrogne, roman de Liu Yichang qui a influencé Wong).
L’ensemble se révèle assez stimulant mais également un peu frustrant. Du côté des qualités du livre, j’avoue avoir été assez sensible à l’analyse du film 2046. En entrant dans l’œuvre par le biais des personnages qui la peuplent, Jousse montre très bien la manière dont Wong Kar-Wai parvient à réaliser un « film monde », à la fois très maîtrisé et en même temps ouvert à toutes les virtualités fictionnelles qu’apportent chaque personnage.
A côté de cela, je trouve que le critique a tendance à survoler un peu rapidement le reste de l’œuvre du cinéaste. Ce qu’il en dit n’est pas inintéressant mais n’apporte rien de très nouveau. Jousse ne cherche pas à bouleverser les hiérarchies déjà établies, se concentre surtout sur les deux chefs-d’œuvre indiscutables du cinéaste (In the mood for love, 2046) et, du coup, ne fait qu’effleurer un film que je trouve pourtant magnifique (les anges déchus) mais qui n’a pas la côte chez les cinéphiles.
Le gros problème de l’essai vient sans doute de la politique éditoriale dans laquelle il s’inscrit. En effet, ce Wong Kar-Wai fait partie de la collection les petits cahiers co-éditée par les Cahiers du cinéma et le CNDP. D’où le côté très scolaire de cet ouvrage qui semble d’abord s’adresser à des étudiants en cinéma ou des lycéens passant l’option audiovisuelle au bac.
En terme de « vulgarisation » de l’œuvre du cinéaste, il n’y a rien à redire et Jousse fait plutôt bien son boulot (j’ai toujours apprécié la clarté de l’écriture de ce critique qui ne s’est jamais vautré, lorsqu’il écrivait au Cahiers, dans le jargon universitartreux de certains de ses collègues).
Mais pour les amateurs du cinéma de Wong, l’essai n’apportera pas grand-chose et paraîtra un peu court…
Ceux qui me suivent régulièrement ne seront pas surpris que j’insère dans cet abécédaire un essai sur le cinéma. Pourtant, à vrai dire, je ne lis pas énormément de choses sur le cinéma ailleurs que dans les revues. C’est un tort mais c’est comme ça ! Néanmoins, j’étais curieux de découvrir ce court ouvrage consacré à l’un de mes auteurs fétiches, l’immense Wong Kar-Wai.
L’auteur de l’essai, Thierry Jousse, n’est pas un inconnu puisque avant de passer à la réalisation (les invisibles), il fut rédacteur en chef des Cahiers du cinéma et j’eus souvent l’occasion de l’écouter au Masque et la plume.
Son Wong Kar-Wai se divise en deux grosses parties. Dans la première, Jousse retrace brièvement la filmographie de l’auteur (en consacrant un chapitre complet au diptyque In the mood for love/ 2046), analyse le temps d’un chapitre les thèmes principaux du cinéma de Wong Kar-Wai (le temps, l’identité…) et termine par un décryptage plus fouillé de 2046 qu’il considère comme l’aboutissement de toute l’œuvre du cinéaste chinois de Hong Kong.
La deuxième partie nous offre un ensemble hétéroclite de documents où se mêlent analyses de séquences (à partir de séries de pictogrammes), témoignages (du chef opérateur Christopher Doyle, de Maggie Cheung…), entretiens et documents divers (une analyse de la BO d’Happy together, une traduction d’un passage de l’ivrogne, roman de Liu Yichang qui a influencé Wong).
L’ensemble se révèle assez stimulant mais également un peu frustrant. Du côté des qualités du livre, j’avoue avoir été assez sensible à l’analyse du film 2046. En entrant dans l’œuvre par le biais des personnages qui la peuplent, Jousse montre très bien la manière dont Wong Kar-Wai parvient à réaliser un « film monde », à la fois très maîtrisé et en même temps ouvert à toutes les virtualités fictionnelles qu’apportent chaque personnage.
A côté de cela, je trouve que le critique a tendance à survoler un peu rapidement le reste de l’œuvre du cinéaste. Ce qu’il en dit n’est pas inintéressant mais n’apporte rien de très nouveau. Jousse ne cherche pas à bouleverser les hiérarchies déjà établies, se concentre surtout sur les deux chefs-d’œuvre indiscutables du cinéaste (In the mood for love, 2046) et, du coup, ne fait qu’effleurer un film que je trouve pourtant magnifique (les anges déchus) mais qui n’a pas la côte chez les cinéphiles.
Le gros problème de l’essai vient sans doute de la politique éditoriale dans laquelle il s’inscrit. En effet, ce Wong Kar-Wai fait partie de la collection les petits cahiers co-éditée par les Cahiers du cinéma et le CNDP. D’où le côté très scolaire de cet ouvrage qui semble d’abord s’adresser à des étudiants en cinéma ou des lycéens passant l’option audiovisuelle au bac.
En terme de « vulgarisation » de l’œuvre du cinéaste, il n’y a rien à redire et Jousse fait plutôt bien son boulot (j’ai toujours apprécié la clarté de l’écriture de ce critique qui ne s’est jamais vautré, lorsqu’il écrivait au Cahiers, dans le jargon universitartreux de certains de ses collègues).
Mais pour les amateurs du cinéma de Wong, l’essai n’apportera pas grand-chose et paraîtra un peu court…
Libellés : Cinéma, Jousse, Wong Kar-Wai
2 Comments:
C’est pour la première que je viens de visiter votre site et je le trouve vraiment intéressant ! Bravo !
Félicitation à tous ceux qui veillent pour le bon déroulement de ce magnifique blog !!
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