A comme Angot
Pourquoi le Brésil ? de Christine Angot
Ma panne d’ordinateur me contraint d’abandonner toutes les notes que j’avais sur le feu pour me consacrer à une vaste entreprise de découvertes littéraires sous la forme d’un abécédaire. Il ne s’agit pas, comme l’autodidacte de La nausée de Sartre, d’absorber toute l’histoire de la littérature par ordre alphabétique ; mais de mêler un certain nombre de contraintes aléatoires à mon envie de tout découvrir en matière de livres. Je me laisse encore une entière liberté de choix pour les titres sélectionnés mais la contrainte du classement alphabétique et du prix (je n’achète que des livres déstockés) me permettra, je l’espère, de m’ouvrir à des auteurs dont je ne cesse de repousser la découverte (notamment les auteurs contemporains).
On commence donc avec Christine Angot, la spécialiste française de « l’autofiction », comprenez du déballage intime. Après avoir raconté comment elle avait couché avec son père (l’inceste), elle narre ici l’histoire d’amour compliquée qu’elle a vécue avec un journaliste de Livres-hebdo. Rien ne nous sera épargné de ses états d’âme, de son épuisement physique et de ses recherches immobilières…
Pourquoi le Brésil ? me semble représenter parfaitement l’impasse esthétique que représente cette pseudo-autofiction très à la mode aujourd’hui. Avec ce type d’œuvre, Christine Angot fait, en quelque sorte, un chantage au Réel en décrétant que tout ce qui lui arrive mérite d’être raconté et que cela produira forcément de la littérature. L’idée que ses soirées parisiennes, ses atermoiements amoureux ou une fête chez Beigbeder puissent être totalement inintéressants pour toute personne autre qu’elle-même ne semble pas l’effleurer.
Je ne fais pas ici le procès de l’écriture du Moi et, au contraire, je suis assez friand des journaux intimes ou des œuvres des mémorialistes consignant les mœurs de leurs époques (sans remonter à Léon Daudet, citons l’excellent journal de Marc-Edouard Nabe, à qui la gorgone Angot s’en était pris dans une émission de télé, avec l’assentiment des minables ténors de la Pensée Bienséante du style Philippe Val). Sauf que pour ces œuvres aient un quelconque intérêt, il faut qu’elles soient portées par un projet esthétique, une ampleur dans l’écriture et un véritable style. Or le livre d’Angot est d’une rare pauvreté d’écriture et son récit ne dépasse jamais l’auto-complaisance geignarde. Rien ne se dessine derrière ces sempiternels gémissements, ces pages plaintives sans envergure.
Je sais que ça n’a strictement rien à voir mais lorsqu’on sort, comme moi, de la lecture du merveilleux roman de Raymond Roussel Locus Solus, où chaque phrase ouvre sur une multitudes d’univers toujours plus riches ; on trouve vraiment insipide cette prose pleurnicharde qui ne débouche sur absolument rien. Même la satire du milieu parisien (le livre ne recule jamais devant le « name-dropping ») que nous étions en droit d’attendre de la part d’une petite provinciale projetée dans la jungle féroce de la capitale n’aura pas lieu.
S’il y a une chose que je ne conteste pas (et qui d’ailleurs me met un peu mal à l’aise lorsque je me rends compte de ma sévérité), c’est la sincérité de l’écrivain. Elle n’a pas eu une vie facile et l’écriture apparaît ici comme une véritable thérapie. Qu’Angot ait besoin de l’écriture pour supporter la vie est une évidence et elle a donc parfaitement raison de continuer. Je me demande seulement si son œuvre ne relève pas plus de l’analyse (au sens psychanalytique du terme) que de la littérature et si cet océan de platitudes peut vraiment intéresser quelqu’un d’autre que sa propre personne…
Ma panne d’ordinateur me contraint d’abandonner toutes les notes que j’avais sur le feu pour me consacrer à une vaste entreprise de découvertes littéraires sous la forme d’un abécédaire. Il ne s’agit pas, comme l’autodidacte de La nausée de Sartre, d’absorber toute l’histoire de la littérature par ordre alphabétique ; mais de mêler un certain nombre de contraintes aléatoires à mon envie de tout découvrir en matière de livres. Je me laisse encore une entière liberté de choix pour les titres sélectionnés mais la contrainte du classement alphabétique et du prix (je n’achète que des livres déstockés) me permettra, je l’espère, de m’ouvrir à des auteurs dont je ne cesse de repousser la découverte (notamment les auteurs contemporains).
On commence donc avec Christine Angot, la spécialiste française de « l’autofiction », comprenez du déballage intime. Après avoir raconté comment elle avait couché avec son père (l’inceste), elle narre ici l’histoire d’amour compliquée qu’elle a vécue avec un journaliste de Livres-hebdo. Rien ne nous sera épargné de ses états d’âme, de son épuisement physique et de ses recherches immobilières…
Pourquoi le Brésil ? me semble représenter parfaitement l’impasse esthétique que représente cette pseudo-autofiction très à la mode aujourd’hui. Avec ce type d’œuvre, Christine Angot fait, en quelque sorte, un chantage au Réel en décrétant que tout ce qui lui arrive mérite d’être raconté et que cela produira forcément de la littérature. L’idée que ses soirées parisiennes, ses atermoiements amoureux ou une fête chez Beigbeder puissent être totalement inintéressants pour toute personne autre qu’elle-même ne semble pas l’effleurer.
Je ne fais pas ici le procès de l’écriture du Moi et, au contraire, je suis assez friand des journaux intimes ou des œuvres des mémorialistes consignant les mœurs de leurs époques (sans remonter à Léon Daudet, citons l’excellent journal de Marc-Edouard Nabe, à qui la gorgone Angot s’en était pris dans une émission de télé, avec l’assentiment des minables ténors de la Pensée Bienséante du style Philippe Val). Sauf que pour ces œuvres aient un quelconque intérêt, il faut qu’elles soient portées par un projet esthétique, une ampleur dans l’écriture et un véritable style. Or le livre d’Angot est d’une rare pauvreté d’écriture et son récit ne dépasse jamais l’auto-complaisance geignarde. Rien ne se dessine derrière ces sempiternels gémissements, ces pages plaintives sans envergure.
Je sais que ça n’a strictement rien à voir mais lorsqu’on sort, comme moi, de la lecture du merveilleux roman de Raymond Roussel Locus Solus, où chaque phrase ouvre sur une multitudes d’univers toujours plus riches ; on trouve vraiment insipide cette prose pleurnicharde qui ne débouche sur absolument rien. Même la satire du milieu parisien (le livre ne recule jamais devant le « name-dropping ») que nous étions en droit d’attendre de la part d’une petite provinciale projetée dans la jungle féroce de la capitale n’aura pas lieu.
S’il y a une chose que je ne conteste pas (et qui d’ailleurs me met un peu mal à l’aise lorsque je me rends compte de ma sévérité), c’est la sincérité de l’écrivain. Elle n’a pas eu une vie facile et l’écriture apparaît ici comme une véritable thérapie. Qu’Angot ait besoin de l’écriture pour supporter la vie est une évidence et elle a donc parfaitement raison de continuer. Je me demande seulement si son œuvre ne relève pas plus de l’analyse (au sens psychanalytique du terme) que de la littérature et si cet océan de platitudes peut vraiment intéresser quelqu’un d’autre que sa propre personne…
Libellés : Angot, Autofiction
1 Comments:
C'est avec plaisir que je regarde votre site ; il est formidable. Vraiment très agréable à lire vos jolis partages .Continuez ainsi et encore merci.
voyance gratuite en ligne
Enregistrer un commentaire
<< Home