Happy birthday (suite)
Chez Leprest (2007)
Pour mon anniversaire, mon cher petit frère m’a offert ce CD dédié à Allain Leprest, auteur compositeur que je ne connaissais absolument pas. Ce disque, où un certain nombre d’artistes reprennent les titres de l’artiste (qui apparaît d’ailleurs le temps de deux chansons), est une excellente entrée en matière pour découvrir un chanteur totalement ignoré des stations de radio mais qui s’inscrit pourtant dans la grande tradition des chanteurs à texte français et dans cette veine que l’on pourrait aisément qualifier de « naturaliste » (avec ce que cela suppose d’évocations glauques et avinées) si elle n’était pas transcendée par une poésie du quotidien qui se révèle souvent bouleversante.
Le disque s’ouvre par Tout c’qu’est dégueulasse repris par la décidément incontournable Olivia Ruiz. On se demande s’il est possible aujourd’hui de réaliser un album en France sans la présence de la jeune chanteuse ! Je fais cette remarque avec beaucoup de tendresse dans la mesure où je l’aime vraiment beaucoup et qu’il est fort probable que j’aille la voir en concert prochainement (elle passe en novembre dans ma ville).
« Camora, péplum, cyanur’, mafioso,
Tien-an-men, amen, rasoir et ciseaux,
Hostie, Vatican, Jean-Marie, mormon,
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom »
Simple énumération de choses « dégueulasses », ce premier titre frappe fort et donne le ton d’un album où les mots retrouvent leur sens et valsent pour dire l’absurdité du monde, la douleur, la mélancolie et l’amour. Même si quelques chanteurs sataniques ont participé au projet, on notera néanmoins la jolie cohérence de l’ensemble et la (relative) sobriété des interprétations, toutes au service du texte. Même quelqu’un comme Hervé Vilard (diable, si on m’avait dis un jour que j’aurais un CD avec une chanson d’Hervé Vilard !) s’en tire plutôt pas mal avec Le café littéraire qu’il interprète sans effets superfétatoires. J’avoue avoir un peu plus de mal avec des gens comme Daniel Lavoie (Nu est sans doute le titre que j’aime le moins) ou Nilda Fernandez. Mais bon, il en faut pour tous les goûts !
Les prestations les plus réussies sont sans aucun doute celles où l’univers des interprètes entre en adéquation avec celui de Leprest. Lorsqu’on entend Jamait reprendre Saint Max (« Vivre est un train aveugle/ Et ses voyageurs beuglent/ Dans les wagons de queue/ Hé mes frères les bœufs/ Il serait temps qu’on meugle ») ou Higelin La Courneuve, on se dit que ces rencontres étaient évidentes. Idem pour le superbe Mec que l’excellent Loïc Lantoine fait vibrer de manière merveilleuse avec sa voix rocailleuse.
Tous ces titres parlent avec une réelle intensité de la vie comme elle va et brossent des tableaux réalistes et poétiques d’un univers populaire d’où se détachent soudain les portraits d’une petite prostituée (le beau Dans le sac à main repris par Sanseverino) ou d’un compositeur amoureux d’une barmaid (Y a rien qui s’passe). Il y est aussi question des amours douloureuses, du temps qui passe (« J’ai peur de tout ce que je serre/ Inutilement dans mes bras/ Face à l’horloge nécessaire/ Du temps qui me les reprendra/ J’ai peur »), de l’amitié et de tous les souvenirs que charrie la vie.
Tous les interprètes de ce CD (ou presque) rendent ici un bel hommage à l’écriture précieuse et populaire de Leprest et donnent envie de se pencher sur les propres albums de l’artiste. Pour terminer, je me permets de recopier intégralement ma chanson préférée du disque –Une valse pour rien- que Leprest chante en duo avec sa fille Fantine.
Considérez ça comme une mise en bouche à la découverte de ce grand monsieur.
« Tu valseras pour rien mon vieux
La belle que tu serres dans tes yeux
Ce n’est pas de l’amour
C’est une envie d’amour
Tu valses avec une ombre
Y’a pas d’amour y’a pas d’orchestre
Tout ça se passe dans ta tête
Et le bal terminé
Le jour fera tomber
Les belles que tu tombes
Le soleil glacé du matin
Pauvre chien
Fera valser tes fiancées
Toute la nuit t’auras dansé
Une valse pour rien pour rien
Une valse pour rien pour rien
C’est pour rien que tu valseras
Tu tiens du vide dans tes bras
La chaleur que tu sens
C’est celle de ton sang
Qui valse dans ta veste
Pas d’amour pas de guitariste
Ta solitude est seule en piste
Cendrillon a laissé
Au fond d’un cendrier
La cendre de tes gestes
Et nous voici déjà demain
Pauvre chien
Rentre ton cœur dans son étui
Tu auras valsé toute une nuit
Une valse pour rien pour rien
Une valse pour rien pour rien »
Le disque s’ouvre par Tout c’qu’est dégueulasse repris par la décidément incontournable Olivia Ruiz. On se demande s’il est possible aujourd’hui de réaliser un album en France sans la présence de la jeune chanteuse ! Je fais cette remarque avec beaucoup de tendresse dans la mesure où je l’aime vraiment beaucoup et qu’il est fort probable que j’aille la voir en concert prochainement (elle passe en novembre dans ma ville).
« Camora, péplum, cyanur’, mafioso,
Tien-an-men, amen, rasoir et ciseaux,
Hostie, Vatican, Jean-Marie, mormon,
Tout c’qu’est dégueulasse porte un joli nom »
Simple énumération de choses « dégueulasses », ce premier titre frappe fort et donne le ton d’un album où les mots retrouvent leur sens et valsent pour dire l’absurdité du monde, la douleur, la mélancolie et l’amour. Même si quelques chanteurs sataniques ont participé au projet, on notera néanmoins la jolie cohérence de l’ensemble et la (relative) sobriété des interprétations, toutes au service du texte. Même quelqu’un comme Hervé Vilard (diable, si on m’avait dis un jour que j’aurais un CD avec une chanson d’Hervé Vilard !) s’en tire plutôt pas mal avec Le café littéraire qu’il interprète sans effets superfétatoires. J’avoue avoir un peu plus de mal avec des gens comme Daniel Lavoie (Nu est sans doute le titre que j’aime le moins) ou Nilda Fernandez. Mais bon, il en faut pour tous les goûts !
Les prestations les plus réussies sont sans aucun doute celles où l’univers des interprètes entre en adéquation avec celui de Leprest. Lorsqu’on entend Jamait reprendre Saint Max (« Vivre est un train aveugle/ Et ses voyageurs beuglent/ Dans les wagons de queue/ Hé mes frères les bœufs/ Il serait temps qu’on meugle ») ou Higelin La Courneuve, on se dit que ces rencontres étaient évidentes. Idem pour le superbe Mec que l’excellent Loïc Lantoine fait vibrer de manière merveilleuse avec sa voix rocailleuse.
Tous ces titres parlent avec une réelle intensité de la vie comme elle va et brossent des tableaux réalistes et poétiques d’un univers populaire d’où se détachent soudain les portraits d’une petite prostituée (le beau Dans le sac à main repris par Sanseverino) ou d’un compositeur amoureux d’une barmaid (Y a rien qui s’passe). Il y est aussi question des amours douloureuses, du temps qui passe (« J’ai peur de tout ce que je serre/ Inutilement dans mes bras/ Face à l’horloge nécessaire/ Du temps qui me les reprendra/ J’ai peur »), de l’amitié et de tous les souvenirs que charrie la vie.
Tous les interprètes de ce CD (ou presque) rendent ici un bel hommage à l’écriture précieuse et populaire de Leprest et donnent envie de se pencher sur les propres albums de l’artiste. Pour terminer, je me permets de recopier intégralement ma chanson préférée du disque –Une valse pour rien- que Leprest chante en duo avec sa fille Fantine.
Considérez ça comme une mise en bouche à la découverte de ce grand monsieur.
« Tu valseras pour rien mon vieux
La belle que tu serres dans tes yeux
Ce n’est pas de l’amour
C’est une envie d’amour
Tu valses avec une ombre
Y’a pas d’amour y’a pas d’orchestre
Tout ça se passe dans ta tête
Et le bal terminé
Le jour fera tomber
Les belles que tu tombes
Le soleil glacé du matin
Pauvre chien
Fera valser tes fiancées
Toute la nuit t’auras dansé
Une valse pour rien pour rien
Une valse pour rien pour rien
C’est pour rien que tu valseras
Tu tiens du vide dans tes bras
La chaleur que tu sens
C’est celle de ton sang
Qui valse dans ta veste
Pas d’amour pas de guitariste
Ta solitude est seule en piste
Cendrillon a laissé
Au fond d’un cendrier
La cendre de tes gestes
Et nous voici déjà demain
Pauvre chien
Rentre ton cœur dans son étui
Tu auras valsé toute une nuit
Une valse pour rien pour rien
Une valse pour rien pour rien »
Libellés : Chanson française, Higelin, Jamait, Leprest, Ruiz Olivia
5 Comments:
YEAH ! Content qu'il te plaise.
Yu l'a très bien décrit, et je me suis également surpris à aimer l'interprétation d'Hervé Villard.
La valse pour rien est également ma préférée et j'apprends grâce à ta note que Fantine est la fille de Leprest, damn !
BEN C'EEEEEEEEST BIEN
"As-tu rendu au voisin
L'article du Télérama
Dont il avait tant besoin
A cause du Dalaï-Lama
VIS-TU TOUJOURS AVEC MOÂÂÂ
VIS-TU TOUJOUUUUURS AVEC MOÂÂÂÂ ?..."
YAP
Bonjour, j’adore vraiment ce que vous faites je me demande comment j'ai pu rater votre blog
Sincère félicitation pour votre blog, c'est un réel plaisir que de le parcourir. Surtout continuez ainsi. Je vous remercie pour ce magnifique partage.
Je trouve votre site hyper génial, je vous souhaite pleins de succès car vous le méritez, bonne continuation et encore bravo pour ce superbe site !
Discount voyance
Enregistrer un commentaire
<< Home